Je vous propose un exercice. Soit une donnée épidémiologique : les personnes en situation d’obésité, même modérée, sont en sur-risque de Covid grave. Soit une autre donnée épidémiologique : ces personnes sont plus nombreuses dans les milieux populaires, parce que le surpoids et l’obésité sont déterminées socialement. Soit une troisième donnée : les personnes modestes en situation d’obésité sont moins vite et moins bien prises en charge.
A partir de ces trois données, quelles sont vos conclusions ? Que les personnes confrontées à l’obésité doivent être prioritaires pour la vaccination. OK, et d’ailleurs cela a été décidé il y a 15 jours environ : quel que soit l’âge, les personnes avec un IMC>30 ont désormais un accès aux vaccins à ARN messager.
Oui, mais clairement, vos conclusions, nos conclusions, ne peuvent s’arrêter là. Parce qu’il ne suffit pas d’ouvrir un droit pour qu’il soit employé. Les difficultés de la vie, celles-là mêmes qui créent les conditions d’un surpoids ou d’une obésité, font que, souvent, on renonce et on hésite : on renonce à prendre soin de soi, et surtout on hésite à parler de soi.
Alors, la conclusion ferme et définitive de ces 3 données, c’est qu’il est nécessaire, indispensable, urgent d’aborder cette question dans nos associations, nos quartiers, nos entreprises. En créant l’occasion d’un échange, en partageant nos interrogations, en témoignant d’une attention, simplement. Organiser les rendez-vous, orienter vers les centres et lieux de vaccination, on sait le faire. Alors, allons-y vite. Réellement, très vite.
Luc Ginot
Directeur de la Santé Publique
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